© Michel Fingerhut 1995-8 ^  

 

Pierre Bridonneau:
Oui, il faut parler des négationnistes (Conclusion)
2-204-05600-0 © Éditions du Cerf 1997
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Nous remercions Pierre Bridonneau et les Éditions du Cerf de nous avoir autorisés à reproduire ces textes.
Le Mensonge d'Ulysse, La Vieille Taupe, 1979, p. 170. Le Mythe d'Auschwitz, La Vieille Taupe, 1986, p. 83. Le Mensonge d'Ulysse, p. 171-175. Le Mythe d'Auschwitz, p. 15. Le Mythe d'Auschwitz, p. 89. Le Mythe d'Auschwitz, p. 420, n. 205.

Conclusion

« Mon opinion sur les chambres à gaz? Il y en eut: pas tant qu'on le croit. Des exterminations par ce moyen, il y en eut aussi: pas tant qu'on l'a dit54. »

Ces lignes sont de Paul Rassinier, le pape du révisionnisme.

Sur quoi d'ailleurs pouvait-il bien s'appuyer pour proclamer, à l'époque -- ex cathedra -- ces vérités premières? La recherche sur les camps était encore à l'état embryonnaire. Quoi qu'il en soit, les disciples sont ailés beaucoup plus loin que le maître en niant, en bloc, l'existence des chambres à gaz. Pour ce faire, ils mêlent fort habilement certaines données et en laissent d'autres dans l'ombre. Ils profitent aussi de cette sorte d'horreur sacrée que l'anéantissement par les gaz inspire afin de persuader plus facilement ceux qui ne cherchent pas plus loin. (Pensez-vous! Ils n'auraient jamais osé utiliser les gaz!)

Rappelons quelques points pour éclairer le problème:

Les gaz ont été utilisés pour tuer des hommes au cours de la Première Guerre mondiale.

Hitler, ancien combattant, y fait allusion dans Mein Kampf: « Si l'on avait, au début et au cours de la guerre, soumis une seule fois douze ou quinze mille de ces Hébreux corrupteurs du peuple aux gaz toxiques que des centaines de milliers de nos meilleurs travailleurs allemands de toute origine et de toutes professions ont dû endurer sur le front, le sacrifice de millions d'hommes n'eût pas été vain. »

Pour Stäglich qui cite ce passage, « ce n'est que l'expression d'un réflexe émotif55 ».

Un réflexe en tout cas qui a un fort parfum d'antisémitisme!

Les gaz ont été utilisés au cours de la guerre entre l'Italie et l'Éthiopie, en 1936. L'aviation italienne effectua des attaques à l'ypérite sur les troupes éthiopiennes. Les Japonais auraient répandu en 1941 de l'ypérite sur la ville d'Yichang.

Plus près de nous, l'Irak a stoppé, grâce à l'utilisation des gaz, l'avance iranienne en 1986 dans la péninsule de Fao. En 1988, une attaque irakienne à l'ypérite et peut-être au tabun sur la ville kurde de Halabja a provoqué la mort de près de cinq mille civils. Ce qui n'empêche pas un certain nombre d'hommes politiques, français ou autres, toutes couleurs confondues, d'aller serrer cordialement la main de Sadam Hussein.

L'utilisation des gaz ne soulève donc pas la réprobation générale qu'on pourrait attendre.

Les gazages dans les camps du IIIe Reich et des pays occupés se sont faits essentiellement à partir de gaz d'échappement ou de zyklon B (à base d'acide prussique).

Le témoignage de Gerstein décrivant l'arrivée d'un train et les diverses étapes du gazage des Juifs ne concerne que les gaz d'échappement d'un moteur Diesel. Les historiens précisent bien que, dans certains camps de Pologne, seuls les gaz d'échappement ont été utilisés. Curieusement, les révisionnistes semblent l'ignorer. Faurisson s'étend sur les difficultés entraînées par l'utilisation du zyklon B, mais pourquoi ne jamais parler des gaz d'échappement? On aurait pu peut-être parvenir à une sorte de consensus à ce sujet. Une première étape, en quelque sorte. Ainsi on s'asphyxie très bien dans un garage fermé pour peu qu'on ait laissé tourner le moteur. Cela relève du fait divers. Or un garage n'a pas été spécialement équipé pour ce genre d'utilisation. Cette constatation devrait apaiser les scrupules de la logique révisionniste.

Quant au zyklon B, il était employé depuis fort longtemps dans l'armée allemande pour la désinfection des locaux, des literies en particulier. Devant les difficultés d'emploi de ce gaz que les révisionnistes, Faurisson en tête, avancent, on en viendrait à douter que l'armée allemande ait pu l'utiliser en toute tranquillité si Stäglich ne le confirmait (et à quelle meilleure source puiser si ce n'est à une source révisionniste): « Car le zyklon B servait à Auschwitz, comme dans tous les autres camps de concentration, ainsi que dans l'armée, à la désinfection des locaux et des vêtements. »

Les révisionnistes auraient dû rechercher dans les archives allemandes le nombre de morts par accident à la suite de l'utilisation de ce produit dangereux. Après tout, une statistique concernant le nombre d'officiers prussiens tués par des ruades de chevaux pendant la guerre de 1870 servait bien d'illustration à la loi de Poisson, loi fondamentale dans le calcul des probabilités. La plus noble conquête de l'homme, ruades mises à part, est moins redoutable que le zyklon B.

À quel moment le bidasse allemand pouvait-il enfiler sa tunique ou se glisser dans les draps désinfectés avec ce gaz qui a l'inconvénient « d'adhérer longuement et fortement aux surfaces » (nous prévient Faurisson)?

D'autant plus que l'adhérence doit être plus grande lorsqu'il s'agit de vêtements et de couvertures que de cadavres nus et rasés.

On prétend même que la concentration de gaz dans l'air ambiant diminue au fur et à mesure que les gazés le respirent.

L'opération d'élimination de malades, de handicapés, d'inaptes, de pensionnaires des hôpitaux et des asiles, en grande partie par le gazage, commencée dès octobre 1939 dans le IIIe Reich, nous est connue non seulement par des documents nombreux, mais aussi par des lettres et mémoires de protestation d'évêques, de directeurs d'établissement et autres personnalités. Ce furent ces protestations, en particulier un sermon de l'évêque de Munster, qui auraient amené Hitler à suspendre, officiellement du moins, l'opération T. 4, nom de code sous lequel se dissimulait l'euthanasie, Gnadentod (la mort de grâce), en août 1941.

Pourquoi les révisionnistes n'en parlent-ils pas? Pourquoi Henri Roques, en particulier, ne développe-t-il pas ce point alors que toutes les versions des « confessions » commencent par la mention de l'assassinat massif des malades mentaux dans le IIIe Reich? Pourquoi aucun membre du jury ne pose-t-il de question? On est au coeur même du sujet. Le comportement étrange de Gerstein s'explique en effet par la perte d'une belle-soeur dans cette opération de Gnadentod où une bonne partie des malades furent gazés au monoxyde de carbone, contenu dans des bouteilles sous pression fournies par une usine dépendant de la firme Mannesmann. Et on en profita -- déjà! -- pour gazer les pensionnaires juifs, inaptes ou non, des hôpitaux. D'ailleurs par la suite, on retrouve dans les dirigeants des camps d'extermination des responsables de cette euthanasie massive. Mieux vaut avoir affaire à des spécialistes.

Des gazages dans des camions aménagés à cet effet eurent lieu dans les régions de l'Union soviétique que l'armée allemande avait envahies. Là aussi, des archives existent.

Pourquoi les révisionnistes sont-ils muets à ce sujet alors que Paul Rassinier, toujours lui, le mentionne et donne en appendice un rapport transmis au SS Obersturmführer Rauff56?

Contrairement à Faurisson qui se contente de s'en gausser (ce qui masque difficilement la pénurie d'arguments), Rassinier ne nie pas le fait. Il conclut de ce rapport que rien ne permet d'accuser les dirigeants du régime nazi d'avoir ordonné des exterminations par gaz. Car, pour lui, c'est là où se situe la ligne de clivage: des gazages, oui, mais en petit nombre, artisanaux en quelque sorte, organisés par des SS fous, sadiques, prenant des initiatives. Pas de gazages exécutés sur un ordre d'extermination venu des plus hautes autorités nazies. Comme on l'écrivait plus haut, les élèves révisionnistes ont dépassé le maître qu'ils se gardent bien de citer quand cela les gêne, tout en continuant à lui balancer de grands coups d'encensoir.

La déclaration de Broszat: « pas de gazage à Dachau » (voir p. 42, n. 1), sur laquelle Faurisson brode à plaisir, ne signifie pas qu'il n'y avait pas de chambre à gaz en dehors de la Pologne occupée. On a bien gazé sur le territoire même du IIIe Reich dans le cadre de l'opération T. 4. Dans d'autres camps, des gazages eurent lieu. Pour n'en citer qu'un, indiquons celui qui se trouvait en Alsace, le camp de Natzweiler, dit du Struthof. Au cours de la soutenance de la thèse de Roques, Pierre Zind, l'autonomiste alsacien, donne des précisions sur ce camp: tout a été fabriqué après coup, la chambre à gaz, les potences... Et il ajoute: « Je ne dis pas qu'il n'y a pas des types qui ont été pendus mais les potences ont été fabriquées après coup [...]. » (Cassettes.)

Ce qui, à première lecture, est assez surprenant!

« Et la chambre à gaz, également [...]. » (Ibid.)

Mais il ne précise pas si des gens y ont été gazés.

Or il est amplement prouvé par des témoignages et des documents, des lettres en particulier, que des gazages eurent lieu au Struthof. Sur la demande du SS Dr Hirt, directeur de l'Institut d'anatomie de Strasbourg, quatre-vingt-sept Juifs, dont trente femmes, furent transférés au camp du Struthof et gazés au cyanure. Un autre gazage eut lieu, dans le cadre des recherches du docteur Bickenbach, avec un autre gaz toxique, le phosgène.

Des gazages ont donc bien eu lieu dans certains camps sur la liste desquels les avis sont partagés. Les révisionnistes exploitent habilement ces divergences qui ne remettent pourtant pas en cause l'extermination sur une grande échelle menée dans les camps situés en Pologne occupée.

Mais les révisionnistes ont trouvé une ligne de repli en établissant une distinction subtile entre: gazage aux fins d'extermination, dans les chambres à gaz homicides, et gazage aux fins d'expérimentation, où le but premier n'est pas de tuer, mais de tirer des enseignements des expériences. Certaines victimes survécurent à ces expériences, dans le cas du phosgène, par exemple.

Partant de la déclaration de Broszat, Faurisson ne s'embarrasse pas de subtilités et, par une extrapolation audacieuse, remet alors en cause l'ensemble des témoignages dans l'ensemble des camps, y compris ceux de Pologne occupée.

Les syllogismes faurissoniens sont de deux types. Selon le premier: A, B et C ont témoigné. Or A a menti. Donc B et C ont menti. Pour le deuxième: Pas de gazage à Dachau, où déportés et SS ont menti en déclarant qu'il y en avait eu. Or déportés et SS ont déclaré qu'il y avait eu des gazages à Birkenau. Donc, pas de gazage à Birkenau.

Cette thèse est une méchante histoire s'inscrivant dans un processus de réhabilitation du nazisme.

Son auteur est un candidat qui dissimule ses véritables motivations en cachant ses activités néo-nazies. L'enregistrement de la soutenance est très révélateur: « Mon premier but: il est très simple, servir la vérité. » (Cassettes.)

Il se présente aussi comme un modeste retraité au crépuscule de sa vie: « Monsieur Henri Roques, après avoir exercé d'importantes fonctions commerciales, vous aviez droit à une retraite paisible bien méritée. Vous avez préféré une retraite studieuse [...]. » (Ibid.)

Ainsi s'exprime Pierre Zind, membre du jury.

Il a fallu une longue enquête journalistique pour savoir qui se dissimulait derrière ce retraité paisible dont le but est de mettre en cause l'existence des chambres à gaz. Le professeur Rivière, rapporteur, a vendu la mèche lorsqu'il a déclaré au recteur Dischamps que « Henri Roques tirait certaines conclusions qui allaient beaucoup trop loin, visant à nier l'existence des chambres à gaz ».

Or, que déclare-t-il à la soutenance: « Ma thèse ne prouve pas l'inexistence des chambres à gaz [...]. » (Ibid.)

Pour ajouter aussitôt: « Des chercheurs plus qualifiés que moi se chargent de nous faire connaître les résultats de leurs travaux. » (Ibid.)

Et il désigne Faurisson, Stäglich et Butz, des négationnistes de choc.

Nous avons déjà cité plus haut (p. 40) la déclaration fracassante de Faurisson, qui débute ainsi: « Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs forment un seul et même mensonge historique qui a ouvert la voie à une gigantesque escroquerie politico-financière [...]. »

Stäglich, qui ne fait pas non plus dans la dentelle, écrit: « Pour les auteurs et bénéficiaires de la légende de l'extermination des Juifs, les six millions de victimes de la "solution finale" représentaient une nécessité vitale. En effet, cette affirmation ne servait pas seulement à l'étouffement politique du peuple allemand: elle était accessoirement une source de copieux profits pour l'ensemble de la communauté juive57. »

Une bonne histoire juive, c'est bien connu, repose sur l'argent. Nos deux révisionnistes sont donc fidèles à la tradition antisémite. Mais Stäglich va plus loin que Faurisson. Chez ce dernier, comme l'écrivait Pierre Guillaume à propos d'un arrêt, « l'ensemble de la communauté juive n'a pas été présenté comme participant à cette gigantesque escroquerie dont elle s'adjugeait les bénéfices ».

Eh bien! avec Stäglich, le pas a été franchi.

Alors, que pouvait répondre Henri Roques à Simone Veil témoignant ainsi à l'émission d'Elkabach à Europe 1, le 23 mai 1986: « Vous savez, quand on voit les trains qui arrivent, des gens qui descendent avec des voitures d'enfants, avec des bébés... On voit les gens entrer dans un bâtiment. Ils ne ressortent jamais. Et il y en a plusieurs milliers par jour... Et qu'ensuite, on vous dise: ça n'a pas existé! C'est effrayant par rapport aux gens qui sont morts parce que tous ceux qui ont été dans les camps, qui y ont vécu quelque temps avant de mourir, demandaient une seule chose, que l'on sache ce qui s'était passé. »

Devant ce témoignage, Henri Roques n'ose pas dire qu'il ne croit pas à l'existence des chambres à gaz. Il louvoie et se cramponne au rapport Gerstein comme à une bouée de sauvetage pour ne pas répondre franchement.

« La mémoire vivante des témoins », évoquait autrefois un ancien déporté.

Que répondre à ce Juif, rescapé d'Auschwitz, bouleversé par l'affaire Roques, qui me disait: « Ma femme a été gazée là-bas. Ma soeur aurait pu témoigner, mais elle a été gazée, elle aussi. Qui pourra en témoigner quand je serai mort? »

Cette thèse représentait une pièce importante sur l'échiquier du nazisme: « Cette soutenance à l'université de Nantes aujourd'hui est une première en France, peut-être en Europe [...] », annonce Pierre Zind. (Cassettes.)

Ce processus de réhabilitation du nazisme est parfaitement discernable à travers le livre de Stäglich, Le Mythe d'Auschwitz.

Premier temps: nier l'existence des chambres à gaz.

Deuxième temps: l'extermination des Juifs et, en particulier, la volonté exterminatrice des dirigeants du IIIe Reich, deviennent une légende. Il est vrai que l'on ne trouve pas d'ordre d'Hitler du type: à partir de telle date, gazer tous les Juifs. Mais, curieusement, alors que les révisionnistes en font un argument majeur, Pierre Zind, au cours de la soutenance, fournit un argument opposé lorsqu'il évoque les fonctions multiples de Robert Wagner, Chef der Zivil Verwaltung (chef de l'administration civile) de l'Alsace et rattaché directement à Hitler: « Ce qui explique que beaucoup de choses concernant l'Alsace sont traitées oralement, comme par exemple l'incorporation des Alsaciens-Lorrains en 42; il n'y a aucun texte officiel sauf ceux de Wagner, mais c'est Hitler qui oralement a donné l'autorisation. » (Ibid.)

Donc on ne peut tirer de l'absence d'un ordre écrit aucune conclusion sur la non-responsabilité d'Hitler puisqu'il lui arrivait de donner des ordres oralement.

Himmler a un peu plus de mal à s'en sortir, mais à plume révisionniste rien d'impossible. Stäglich cite les extraits de six des allocutions ou discours d'Himmler en 1943 et 1944, où se trouvent des phrases sans ambiguïté: « Nous avions vis-à-vis de notre peuple le droit moral et le devoir de faire périr [umbringen] ce peuple qui voulait notre mort58.

« Les Juifs doivent être exterminés [ausgerotten]. » (P. 95.)

Et Stäglich essaie de s'en tirer chaque fois par une pirouette invraisemblable:

« Il n'est pas concevable que Himmler ait dévoilé à des chefs militaires de haut rang le secret du prétendu génocide » (p. 100).

« Il apparaît impossible que Himmler ait fait un pareil exposé pour informer les responsables du Reich » (p. 95).

« Donc il est possible que les expressions Ausrottung (extermination) et umbringen (tuer) soient de simples erreurs de traduction, conscientes ou non » (p. 92).

« Au lieu du mot ausgeronet (exterminés), Himmler a probablement employé le mot ausgeshaltet (exclu) ou quelque chose du même genre » (p. 96).

On touche à l'absurde: « Il n'est pas concevable! »

En d'autres circonstances, cet individu, confronté à des textes qu'il se refuse à admettre, et qui tente désespérément de les déformer, atteindrait une dimension comique. Il se donne beaucoup de mal. Mais avec les procédés qu'il utilise, on referait sans peine l'histoire du monde.

Il tente de blanchir deux autres dirigeants nazis:

Rosenberg y parle [dans une conférence du 18 novembre 1941] d'une élimination biologique [biologisch Ausmerzung], donc de tuer. Pourtant il est visible que Rosenberg n'entend pas par ce terme l'annihilation physique des Juifs. [...] Certes l'emploi du mot Ausmerzung [élimination, suppression] au sens de Verdrängung [refoulement, déplacement] n'est guère usuel: c'est pourtant la seule interprétation possible [...]. (P. 111.)

Et quand Hans Frank, gouverneur général de Pologne occupée, termine une déclaration faite à Cracovie le 14 mars 1944 par ces mots : « Les Juifs sont une race à exterminer; quand nous en attrapons un, il n'en a plus pour longtemps », Stäglich affirme que « ça ne révèle que le goût de Frank pour les rodomontades » (p. 109).

Ce sont les pirouettes d'un prétendu historien avec lequel Roques nous recommande de dialoguer!

Les dirigeants du IIIe Reich ainsi blanchis, reste que les camps de concentration conservent quand même une fâcheuse réputation. Croyez-vous? Laissons parler Stäglich : « Thies Christophersen atteste de manière convaincante que, jusque dans la cinquième année de guerre (1944) les conditions de vie et de travail y étaient généralement supportables, voire en partie bonnes59. » « Moi-même, à l'occasion de mes différentes visites au camp principal d'Auschwitz en été 1944 [Wilhelm Stäglich était magistrat], je n'ai pas rencontré de détenus sous-alimentés. » (P. 24.)

Et plus loin : « Il existe des photos de détenus sous-alimentés se trouvant dans les camps de l'Ancien Reich; mais cela s'explique aisément par les attaques aériennes incessantes des Alliés, au cours des derniers mois de la guerre sur tout le territoire du Reich, empêchant l'approvisionnement en denrées alimentaires, en quantité suffisante, des camps de concentration. » (P. 420.)

Si ce sont les bombardements alliés qui sont la cause de la sous-alimentation dans les camps, il n'empêche qu'on y pratiquait des expériences médicales.

Stäglich répond, imperturbable: « Les expériences médicales sur l'être humain vivant peuvent sans doute être cruelles, mais sont parfois nécessaires [...] pour parvenir à de nouvelles connaissances médicales. Dans les camps de concentration, elles nécessitaient une autorisation spéciale de Himmler. » (P. 23.)

De quoi rassurer les malheureuses victimes des expériences!

Et les mauvais traitements?

Là, c'est le couronnement de l'oeuvre de Stäglich: « Les commandants des camps de concentration et les médecins étaient expressément tenus de veiller à la préservation de la santé et à l'aptitude au travail des détenus. » (Ibid.)

Et enfin: « À l'échelon supérieur du commandement [...] il allait de soi qu'aucun membre des SS ne pouvait se permettre de frapper ou de bousculer un détenu, ni même simplement de le toucher. » (P. 372.)

En résumé, le IIIe Reich a été obligé de se défendre contre l'agression juive et, en conséquence, il a dû regrouper les résidents juifs, femmes et enfants compris, dans des camps où les conditions de vie et de travail demeurèrent bonnes tant que l'aviation alliée, par ses bombardements intempestifs, ne fit pas obstacle au ravitaillement. Les expériences médicales tentées sur certains détenus, quoique cruelles, étaient nécessaires au développement de la science. De toute façon, l'autorisation spéciale d'Himmler constituait une bonne garantie. Donc le nazisme, à tout prendre, où aucun SS, à l'échelon supérieur, ne pouvait toucher un détenu valait bien la démocratie où un agent de la force publique peut se permettre de pousser avec fermeté un simple particulier.

 

Pour terminer cette étude, il reste à expliquer pourquoi des centaines de témoins rescapés des camps d'extermination, comme Simone Veil, Élie Wiesel et combien d'autres, ont menti et continuent à mentir avec un tel aplomb? Quelle raison a poussé des civils habitant à proximité des camps à débiter des sornettes?

Plus étrange, pourquoi des dizaines de SS, commandants de camps, officiers, sous-officiers et hommes de troupe ont menti pour s'accuser -- des auto-flagellants, disait Lanzmann à l'émission d'Elkabach --, affirmant qu'il y avait eu des gazages dans les camps où ils officiaient? Pas un seul pour se lever et déclarer: oui, nous avons tué des Juifs par pendaison, fusillade, mauvais traitements divers... Nous méritons la peine capitale, mais nous n'avons gazé personne. Bien au contraire: ils décrivent les opérations de gazage qui n'auraient pas eu lieu dans des chambres à gaz qui n'auraient pas existé. Et devant ces témoignages de SS, ces surhommes au col orné d'une tête de mort, quelles explications fournissent les révisionnistes pour expliquer ces aveux insensés d'avoir tué avec une arme qui n'existait pas? Parce qu'ils ont été battus, torturés. Eh! bien, messieurs, c'est vraiment faire peu d'honneur à cette garde noire d'un régime que vous cherchez à réhabiliter. Car on peut penser beaucoup de choses déplaisantes des SS, mais, dans l'ensemble, la lâcheté n'était pas leur défaut dominant. Et vous les représentez comme des lavettes. Alors qu'un Jean Moulin, pour n'en citer qu'un, mourait sous la torture!

Certains révisionnistes ont eu l'idée de comparer les aveux des victimes des purges soviétiques à ceux des commandants des camps d'extermination. Mais il y a une différence, et de taille: les victimes des purges soviétiques, en se confessant de prétendus crimes contre le communisme, tentaient de conserver intacte l'image d'un communisme idéalisé (du moins, ceux qui y croyaient encore après le traitement infligé) alors que, si les chambres à gaz n'avaient pas existé, les SS, par leurs pseudo-aveux, donnaient du IIIe Reich l'image la plus ignoble qui puisse être (le mal absolu, disait Roques).

Rassinier, lui, ouvrait une autre voie et son entrevue avec le nazi Pfannenstiel le confirme: en prétendant qu'il n'y eut que des gazages artisanaux, si l'on peut dire, à l'initiative de quelques SS fous, on dégage la responsabilité des dirigeants du IIIe Reich. L'honneur est sauf!

Eichmann, qui risquait sa tête, a menti à son procès pour aggraver son cas.

Les Etats sont tous complices de cette gigantesque escroquerie politico-financière. On n'a jamais vu une pareille unanimité! Pas un chef d'État, dans le cadre des relations internationales, pour pratiquer un peu de chantage à cette occasion en menaçant de faire des révélations!

L'Allemagne, avec la complicité des tribunaux allemands ayant rendu l'injustice, a payé des sommes importantes comme indemnités pour de prétendues victimes qui, non contentes de ne pas être mortes, ont réussi à se faufiler par centaines de milliers, par millions à travers les lignes, les frontières, pour se planquer dans quelques pays où les contrôles doivent être inexistants, sous de faux noms, touchant tranquillement leurs mandats. Des hypocrites qui ne donnent jamais de nouvelles à leurs proches qui croient toujours que leurs cendres reposent en terre polonaise. Il doit en être ainsi de la femme et de la soeur de ce rescapé d'Auschwitz qui les pleure à Nantes depuis cinquante ans.

Et l'Allemagne s'humiliant en la personne de ses dirigeants devant des monuments à de prétendus morts juifs I Pas un opposant au régime en place -- on aime bien alors planter quelques bande filles --, pas un politicien sur vieux fond d'antisémitisme pour dénoncer ce scandale!

Lanzmann, à l'émission d'Europe 1 déjà mentionnée, s'étonnait que pas un Allemand aujourd'hui ne nie les chambres à gaz. Henri Roques eut cette réponse dont la pertinence n'échappera à personne et qui peut servir dans toutes les discussions, lorsqu'on est à court d'arguments: « Ça prouve la puissance des médias. »

En 1993 s'est créée une association de défense des négationnistes. À quand une amicale de défense des gardiens de camps de concentration contre les menées juives? La chose pourrait paraître impensable. Pourtant, en 1979, un ingénieur, ancien SS, a porté plainte contre une déportée, Mme Harprecht: il s'estimait diffamé par les commentaires de cette dernière après la diffusion du film Holocauste. Il s'appuyait sur le fait que des chercheurs sérieux, parmi lesquels Rassinier et Faurisson, avaient démontré que l'histoire des chambres à gaz était une fable horrible!

Sans commentaire!

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