Jacques Tarnero:
Le racisme (9)
ISBN 2.84113.279.X © Éditions Milan 1995
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ces textes.
Les Indiens d'Amérique du Nord
La grande épopée du Far West est entachée du sang des Indiens.
Les Européens trouvent en Amérique une nouvelle terre d'élection.
Pour s'en emparer, ils anéantissent la civilisation indienne, qu'ils
jugent "sauvage".
"Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et
les eaux qui serpentent en méandres compliqués n'étaient
pas sauvages à nos yeux. Seul l'homme blanc trouvait la nature sauvage
et pour lui seul la terre était infestée d'animaux sauvages et de
peuplades sauvages. À nous la terre paraissait douce et nous vivions
comblés des bienfaits du grand mystère. Elle ne nous devint
hostile qu'à l'arrivée de l'homme barbu de l'est qui nous accable
d'injustices insensées et brutales. c'est quand les animaux de la forêt
se mirent à fuir à son approche que commença pour nous
l'ouest sauvage".
Chef Standing Bear. Sioux Oglala, cité dans T.C. MacLuhan,
Pieds nus sur la terre sacrée. Denoël/Gonthier 1976
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Rencontre et incompréhension
Le monde des Indiens n'a jamais été compris par les conquérants, colons ou
missionnaires blancs. "La beauté et l'étrangeté de la terre", l'univers
spirituel de l'Indien fait de respect pour les éléments de la nature, sont
considérés par les Blancs comme autant de preuves de la sauvagerie des
Indiens. "Les hommes de fer" portant des "bâtons de feu"
fascinent les Indiens. La crainte, la peur puis la colère remplacent la
curiosité devant la brutalité des nouveaux arrivants. Les Blancs manifestent
très vite leurs intentions et détournent à leur profit la naïveté des Indiens.
Bien avant Christophe Colomb en 1492, les Vikings avaient déjà abordé les
rivages américains. Mais il faut attendre cinq siècles pour que les Européens
se lancent dans la conquête de territoires. Inquiets de la pénétration espagnole
au sud aux XVIe et
XVIIe siècles, Français et Anglais s'orientent
au nord. Jacques Cartier explore l'estuaire du Saint-Laurent en 1534, l'île de Manhattan
est colonisée en 1609 par le navigateur anglais Henri Hudson, tandis que les puritains
anglais du Mayflower s'installent en Nouvelle-Angleterre en 1620.
Déclenchement des hostilités
Les relations entre populations indiennes et colons blancs deviennent
rapidement conflictuelles à mesure que progresse la colonisation européenne.
La recherche de nouveaux espaces est la cause des premières guerres indiennes.
Les tribus Pequot, Massachusetts, Mohawks sont anéanties à la fin du
XVIIIe siècle. Anglais, Français ou Hollandais
utilisent les rivalités inter-indiennes pour attaquer ceux qui s'opposent à leur
présence. Les Hurons s'allient aux Français contre les Iroquois alliés aux Anglais.
Les maladies des Européens deviennent l'allié providentiel des colons: les épidémies
de variole déciment les tribus de façon encore plus sûre que les guerres.
"L'homme blanc a profané la face de notre mère la Terre. L'appétit de l'homme blanc
pour la possession matérielle et le pouvoir l'a aveuglé sur le mal qu'il a causé".
Lettre des chefs Hopis au Président Nixon en 1970.
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Naissance des États-Unis et mort des Indiens d'Amérique
La présence française en Amérique du Nord s'efface devant la supériorité
anglaise et les "quelques arpents de neige" sont abandonnés par
Louis XV en 1763. Les États-Unis, affranchis de la tutelle anglaise en 1783,
se lancent dans la colonisation de leur propre territoire. La conquête de
l'Ouest signifie la fin de la liberté pour les nations indiennes.
Survivants Indiens
Il reste moins de 50 000 Indiens survivants en 1890 sur le million
d'individus estimés à l'époque de Christophe Colomb. En 1973, à Wounded Knee,
les descendants des Sioux affrontent la police devant les caméras de télévision,
rappelant aux Américains la tragédie de leur destin.
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La République fédérale des États-Unis encourage les nouveaux immigrants
à s'installer dans le Far West. La ruée vers l'or californien provoque la venue,
entre 1840 et 1860, de plus de quatre millions de colons et l'extermination
des bisons des territoires de chasse indiens. C'est un mode de vie ancestral
ainsi qu'un équilibre écologique qui sont détruits. La guerre de Sécession
(1861 - 1865) aggrave le sort des Indiens menacés par la famine. Les révoltes
se multiplient, la répression embrase tout l'ouest des États-Unis.
En juin 1876, l'armée
du général Custer est défaite dans la bataille de Little Big Horn par les
tribus Sioux et Cheyennes. La revanche ne tarde pas à venir. Parqués dans les
réserves, les tribus décimées voient leurs chefs arrêtés ou abattus. À Wounded
Knee Creek, les chefs Sitting Bull et Big Foot, ainsi que trois cents Indiens,
hommes, femmes, enfants et vieillards, sont exterminés par les troupes
gouvernementales en décembre 1890. La nation indienne cesse d'exister.
Le Nouveau Monde n'était pas un monde sans humains. Avant les cow-boys, il y avait les
Indiens. La conquête de l'Ouest fut gagnée au prix de leur anéantissement.
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