Faut-il inscrire dans les catégories du racisme le déni du droit à l'existence opposé par des États à des peuples ou à des petites nations? Telle est la question que posent le génocide des Arméniens ou, plus récemment, les attaques contre les Kurdes.
Sphères chrétienne et musulmane Le conflit entre Turcs et chrétiens (dont les Arméniens) n'est pas né au cours de la Première Guerre mondiale. Il correspond à la confrontation entre sphère d'influence chrétienne et sphère musulmane, apparue après la chute de l'empire chrétien d'Orient en 1453. |
"Les événements tragiques qui se sont déroulés en 1915-1917
contre les Arméniens établis sur le territoire de l'Empire
ottoman constituent un génocide au sens de la convention pour la
prévention et la répression de crime de génocide adoptée par
l'Assemblée générale de l'ONU le 9 décembre 1948." Extrait de la résolution adoptée par le Parlement européen le 18 juin 1987. |
"À partir du 24 avril 1915, selon un programme précis, le gouvernement
ordonne la déportation des Arméniens des vilayets (départements) orientaux. Une
organisation spéciale est créée, elle est constituée de
prisonniers de droit commun, libérés des prisons,
entraînés et équipés par le parti Union et progrès. Tout
confirme l'existence d'un commandement centralisé qui contrôle le
déroulement du programme. La déportation n'est qu'une forme
déguisée d'extermination". Tribunal des peuples, Paris, 16 avril 1984. |
Racisme et droit des peuples à exister
Quelle est la part du
racisme dans les guerres menées par la Turquie, l'Irak, l'Iran pour
dénier au peuple kurde son droit à exister en tant que
peuple ou nation? Les bombardements à l'arme chimique menés par
l'armée irakienne de Saddam Hussein contre les Kurdes ou l'offensive turque en
1995 dans le Kurdistan irakien révèlent l'acharnement des États
à éliminer toute contestation à l'intérieur de
leurs frontières respectives.
La relative absence d'Etats de droit dans ces régions du Caucase, du
Proche-Orient ou de l'Europe balkanique, ainsi que leur déficit
démocratique, ne peuvent que renforcer les
dimensions ethniques, culturelles ou religieuses qui caractérisent ces
conflits. La fragile paix amorcée entre Palestiniens et
Israéliens montre qu'il n'y a pas de fatalité au déni
réciproque d'une nation par une autre.
Ce qui est en cause dans la multitude des conflits du Caucase, du Proche-Orient ou de l'Europe balkanique, c'est encore et toujours la question des nationalités, du droit des minorités et de sa gestion démocratique. |
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