Le combat contre le racisme n'est pas une affaire de bons sentiments mais une lutte qui se mène sur plusieurs fronts.
"Le souvenir de ce qui est arrivé est en nous
indélébile, comme le tatouage que les rescapés des camps
portent encore sur le bras... Chaque printemps les arbres fleurissent à
Auschwitz car l'herbe n'est pas dégoutée de pousser dans ces
campagnes maudites... Quand les sophistes nous recommandent l'oubli nous
penserons à l'agonie des déportés sans sépulture et
des petits enfants qui ne sont pas revenus. Car cette agonie durera
jusqu'à la fin du monde". Vladimir Jankélévitch, Pardonner, Roger Maria, 1971. |
Génocide et crime contre l'humanité
Les notions juridiques de "génocide" et de
"crime contre l'humanité" sont forgées
après la Seconde Guerre mondiale. Puis elles sont mises en application par le
tribunal de Nuremberg en 1945 pour juger des crimes du nazisme.
"Le génocide est un crime imprescriptible commis dans l'intention de
détruire en tout ou partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux"
(Convention des Nations unies. Décembre 1948).
Un nouvel article du droit pénal (nouveau code pénal
entré en vigueur en mars 1994) définit le crime contre
l'humanité comme "l'assassinat, l'extermination, la réduction
en esclavage, la déportation et tout acte inhumain contre les
populations civiles, avant ou pendant la guerre ou bien les persécutions
pour des motifs politiques, raciaux ou religieux". "Traitée sans
humanité comme dans tout crime la victime se voit en plus
contestée dans sa nature humaine et rejetée de la
communauté des hommes" (Pierre Truche, "La notion de crime contre
l'humanité", Esprit n° 181, 1992).
Enlevé en Argentine par les services secrets israéliens en 1960,
Adolf Eichman est jugé pour crime contre l'humanité en 1961, et exécuté
en Israël en 1962. Pour sa défense, il invoque son sens de l'obéissance "rangée parmi les vertus", son "respect de la discipline" et son "serment de fidélité prêté en tant que soldat et en tant que fonctionnaire". Léon Poliakov, Le procès de Jérusalem, Gallimard, 1963. |
Des dispositifs juridiques nationaux et internationaux tentent de mettre les attitudes, les écrits, les pratiques racistes hors la loi. |
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